mercredi 3 juin 2009

Máximo en Branaderos

Comme tout le monde, j'étais convaincu que Catacocha était bel et bien le bout du monde... Il s'est avéré que j'ai mon petit bout du monde à moi, comme la plupart d'entre nous. Il se nomme Branaderos et il est très agréable.

Je dois d'abord vous prévenir de quelques petites choses avant que vous preniez la route pour venir me rencontrer à cet endroit. Si on vous dis que un "bus" part à midi de Catacocha pour se rendre à Branadores, c'est que ce n'est pas vraiment un bus et il ne partira pas a midi. Ça ressemble plus à mon ex-auto (la fameuse, d'ailleurs il fait autant de bruit) avec un peu plus de bancs et des gens entassés les uns sur les autres et il quittera vers 1h30. Mais tout va bien jusque l'à, on a déjà vu pire ici. Moi et Florence lançons nos sac-à-dos sur le toit avec de dizaines de grosses poches de riz et de maïs. En passant, si on vous avait dit que ça prenait 40 minutes, méfiez-vous, ça en prend au moins 120 de plus la première fois. Pourquoi seulement la première? Parce que vous vous arrêterez une première fois pour vérifier si la roue avant droite ne lâchera pas. Ensuite vous vous arrêterez pour la changer, ce qui en rythme latin ressemble plus à une cérémonie qu'à un travail de mécanicien. Ce qui est certain maintenant c'est que vous êtes fins prêts à vous rendre au plus vite à Branaderos. Pas si vite! Quelques minutes plus tard, bien installés sur la banquette avant en compganie du charmant chaufard, vous serez aux premières loges afin d'apercevoir le meurtre du siècle... celui d'une vache! Notre ami le conducteur à tut fait pour lui passer à 2 pouces de la figure, mais celle-ci a décidé qu'elle nous rendait visite à moi et Florence dans la simili-camionette. À vrai dire, Florence a eu vraiment peur quand elle a vu la tête de la vache dans le pare-brise, elle ne voulait pas de son bec. Je parlais d'un meurtre pour vous vendre nos sensations un peu, mais ce n'était qu'un accrochage puisque notre amie la tendre et affectueuse vache à continué son chemin sur la route en compagnie des autres vaches et de leurs propriétaire, celui-ci qui n'a fait que saluer le chaufard comme si rien ne s'était passé.

Et nous sommes à Branaderos. Je sors du wagon le premier et Florence continue quelques mètres plus haut pour se rendre chez elle. Elva et Enrique m'accueillent chaleureusement dans leur demeure et me montrent les lieux qui assureront mon sommeil pendant les deux prochaines semaines. Par la suite, j'ai joué au "fútbol" avec le petit Tómas (et avec le ballon le plus dégonflé de tous), leur seul enfant. Il est vraiment adorable.

Chez moi à Branaderos, il ya des poules, des porcs, des ânes sur le chemins, un chat et des chiens qui semblent appartenir à tout le monde. Tout ça rend l'air ambiant assez dépaysant. Mais ce qui capte d'autant plus mon attention, c'est la beauté des dizaines de montagnes qui encerclent celle sur laquelle je me trouve, couché sur le hamac à l'entrée de la "casa" de Elva et Enrique. C'est poignant. Je ne peux m'empêcher que de constamment contempler la vue.

Je croyais que la vue était belle de la casa jusqu'à ce que Enrique m'amène dans les champs, qui se trouvent aussi dans les montagnes. Au beau milieu de milliers de maïs, au coucher du soleil, c'est une plus belle histoire que les autres. Il y cultive du maïs pour les bêtes et une sorte d'arachides. Pour s'y rendre il faut traverser les barbelés en arrière de la casa, prendre le petit chemin le long du ruisseau (avec lequel ils arrosent manuellement les champs avec quelques tubes), monter, descendre, remonter, croiser deux ou trois porcs, passer une clôture, redescendre, croiser un âne perdu, une autre clôture, remonter, traverser le champs de Pablo (le papa de Florence) et nous y sommes. Faites-le à l'envers pour revenir, mais avant le coucher du soleil de 6h30, n'oubliez-pas. J'ai passé un après-midi à déterrer les arachides au soleil avec Enrique, encerclé par les montagnes...

En revenant, Elva avait préparé le souper et j'ai discuté longuement avec la grand-maman, la mère de Elva, qui habite juste en haut de nous sur la montagne. Elle aussi est adorable avec son énorme sourire et ces mille questions sur le Québec et notre style de vie. J'en ai aussi beaucoup appris sur les vie des "campesinos".

Cet après-midi je vais à la bibliothèque de Catacocha, où je me trouve présentement, pour aider ceux qui ont si bien pris en charge les cours d'anglais qu'ils donnent à ce même endroit.

Je cesse mon roman et je vous donnes des nouvelles plus tard...

Hasta pronto!

Máximo (j'ai mis du temps à m'habituer à l'accent sur la première syllabe)

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